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Q&A Reading Time: 5 minutes

Accès à l’information et aux soins de santé pour les jeunes

Think-tank Jeunes du Partenariat d'Ouagadougou: << la voix des sans voix >>


Le Think-tank Jeunes du Partenariat de Ouagadougou plaide en faveur de politiques et œuvre pour que les adolescents et les jeunes aient accès aux informations et aux soins de santé reproductive. Knowledge SUCCESS s’est récemment entretenu avec Oury Kamissoko, responsable des jeunes du Mali et chef du sous-comité de diffusion du Think-tank Jeunes, sur l’accès des jeunes à la planification familiale et le rôle du Think-tank Jeunes.

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« Le poids de la tradition et des coutumes ainsi que le coût des méthodes contraceptives qui est toujours élevé pour les jeunes sont des obstacles pour nous… » – Oury Kamissiko

Le groupe de réflexion régional sur la jeunesse a été créé en 2016 par l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (PO) et des partenaires pour veiller à ce que les priorités de la phase d’accélération 2016-2020 du Partenariat de Ouagadougou soient adaptées et déterminées par, pour et avec les jeunes. Le << Think Tank Jeunes >> (TTJ) du PO vise à faciliter un partage régulier d’informations, de réflexions et un renforcement des collaborations. Il est piloté sous la présidence de l’UCPO à travers un secrétariat, un comité de pilotage et des groupes thématiques, en charge d’assurer les réflexions et les échanges autour des thématiques de la feuille de route. Ses trois sous-comités sont celui de la formation qui a vocation à former les jeunes à la collecte de données, l’analyses des cadres législatifs, politiques, programmatiques, notamment les PANB entre autres ; le sous-comité recherche et innovation en charge de documenter la mise en œuvre de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, notamment des PANB et la participation effective des jeunes, la production des recommandations sur ce qui marche/ne marche pas « selon les jeunes » dans leur pays et la région de façon annuelle ; et enfin, le sous-comité dissémination qui appuie la diffusion des informations, des bonnes pratiques et l’expertise produite par les jeunes du TTJ lors de différentes rencontres régionales et internationales.

Oury Kamissoko est la responsable du sous-comité dissémination du think tank jeunes du Partenariat de Ouagadougou (PO). Cette jeune leader malienne est l’un des porte-flambeaux de l’accès à l’information et aux soins de santé sexuelle et reproductive pour les adolescents et les jeunes. Elle est également vice-présidente du réseau des jeunes ambassadeurs de la santé reproductive (SR) et de la planification familiale (PF) au Mali, chargée d’intervention sociale de la ligue malienne pour les droits des femmes, et consultante technique pour la région Afrique francophone sur la campagne “Merci mon héros“. Elle partage le rôle et les défis des jeunes pour un meilleur accès aux services de PF et de SR en Afrique de l’Ouest francophone.

Portrait of/d' Oury Kamissoko
Portrait of/d' Oury Kamissoko

Quel est le rôle des jeunes au niveau des pays pour l’accès aux soins de SR / PF ? Comment travaillez-vous avec les autres acteurs de la SR / PF ? Expliquez ?

Le rôle des jeunes au niveau des pays est de s’assurer que tous les adolescents et jeunes aient accès à l’information et aux soins de santé reproductive, que nos décideurs prennent des décrets d’application concernant la loi sur la santé sexuelle et reproductive, et fassent de la planification familiale une priorité nationale de développement.

Pour cela, nous travaillons avec les ONG, les leaders religieux, les prestataires de santé, les parents et les jeunes eux-mêmes, personne n’est laissé pour compte.

Au-delà des activités communautaires que nous menons, nous faisons également du plaidoyer auprès de nos décideurs pour la concrétisation des engagements pris lors de certaines activités, par exemple les fora d’échanges.

Quel peut être le rôle du Think-tank Jeunes pour l’accès à la planification familiale volontaire aux jeunes dans les 9 pays du PO ?

Pour que les jeunes aient accès à la planification familiale volontaire dans les pays du Partenariat de Ouagadougou [Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinea, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, et Togo], le Think-tank Jeunes doit s’assurer que les jeunes et adolescents soient pris en compte dans la dynamique du mouvement de la SR/PF, ils doivent s’assurer de l’accès aux informations de SR/PF aux jeunes et aux soins de planification familiale.

Le Think-tank Jeunes du PO doit être la voix des sans voix, pour nous les jeunes et doit s’assurer que les engagements pris par les pays se traduisent en actions concrètes et s’assurer que les jeunes ont leur mot à dire dans la prise de décisions les concernant, tout en s’assurant que nous sommes pleinement impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des Plans d’Actions Nationaux Budgétisés (PANB).

En quoi les jeunes sont acteurs dans les progrès de SR / PF notés dans les 9 pays du PO et présentés lors de la Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO 2020)?

Les jeunes ont toujours été là depuis le début du Partenariat de Ouagadougou jusqu’à ce jour.

Nous avons montré avec détermination, motivation et dynamisme que les questions de santé sexuelle et reproductive sont des sujets qui nous concernent, qui nous interpellent. Dans tous les pays du PO, nous avons pris des engagements, eu des initiatives qui se sont par la suite traduits en actions concrètes. Par rapport à ce dernier point, nous pouvons citer comme exemples la décentralisation du réseau des jeunes ambassadeurs des capitales aux régions de nos pays et aussi l’implication et la participation des jeunes en situation d’handicap et de vulnérabilité dans nos actions.

Nous avons montré notre capacité à être des acteurs et des parties prenantes responsables dans le processus de repositionnement de la planification familiale en Afrique de l’Ouest Francophone. A chaque étape, nous avons démontré à quel point nous étions prêts à jouer un rôle de premier plan dans la prise de décisions concernant notre santé sexuelle et reproductive.

Aujourd’hui dans le mouvement du partenariat de Ouagadougou, nous sommes des acteurs incontournables, très actifs dans le plaidoyer.

Quels sont aujourd’hui les besoins et les défis des jeunes pour un meilleur accès aux soins de SR / PF dans les 9 pays du PO ?

Dans les pays du PO, les jeunes sont confrontés à d’énormes défis et besoins en matière de meilleur accès aux informations et aux soins de santé sexuelle et reproductive.
Nos besoins restent largement non satisfaits, le poids de la tradition et des coutumes ainsi que le coût des méthodes contraceptives qui est toujours élevé pour nous jeunes sont de grands obstacles. Ce qui pose pour nous un problème d’accès aux soins de SR / PF.

Un autre obstacle auquel nous sommes confrontés, c’est la qualité des soins de SR / PF. Lorsque nous allons vers les centres de santé, nous ne sommes pas bien reçus par les prestataires de santé et le plus souvent, nous sommes sujets à des jugements de leur part. Ce n’est pas encourageant. Ça pousse les jeunes à devoir rester chez eux, à ne pas aller là où il faut, pour faire ce qu’il faut ou tout simplement pour savoir ce qu’il faut.

Et, enfin, ce qui est encore une grande difficulté pour nous jeunes, c’est que nos parents ne parlent pas avec nous de la sexualité. Il peut y avoir une certaine méconnaissance de beaucoup d’aspects liés à la santé sexuelle et reproductive. Ces sujets sont encore tabous dans notre société à cause des normes sociales. Et pourtant, c’est à cet âge que nous avons vraiment besoin d’être informé sur la santé sexuelle et reproductive, de prendre réellement connaissance des aspects y afférents.

Beaucoup de choses sont faites en ce sens mais, nous appelons tout de même les parties prenantes pour l’accès de la PF aux adolescents et jeunes à agir pour que les normes sociales soient surmontées. Qu’on arrive à plus de flexibilité de la part de la société et plus d’attention de la part des parents sur la nécessité d’échanger avec leur progéniture jeune sur la santé sexuelle et reproductive.

Pour plus d’informations:

Aïssatou Thioye

West Africa Knowledge Management and Partnerships Officer, Knowledge SUCCESS, FHI 360

Aïssatou Thioye est dans la division de l'utilisation de la recherche, au sein du GHPN de FHI360 et travaille pour le projet Knowledge SUCCESS en tant que Responsable de la Gestion des Connaissances et du Partenariat pour l’Afrique de l’Ouest. Dans son rôle, elle appuie le renforcement de la gestion des connaissances dans la région, l’établissement des priorités et la conception de stratégies de gestion des connaissances aux groupes de travail techniques et partenaires de la PF/SR en Afrique de l’Ouest. Elle assure également la liaison avec les partenaires et les réseaux régionaux. Par rapport à son expérience, Aïssatou a travaillé pendant plus de 10 ans comme journaliste presse, rédactrice-consultante pendant deux ans, avant de rejoindre JSI où elle a travaillé dans deux projets d’Agriculture et de Nutrition, successivement comme mass-media officer puis spécialiste de la Gestion des Connaissances.******Aïssatou Thioye is in the Research Utilization Division of the GHPN of FHI 360 and works for the Knowledge SUCCESS project as the Knowledge Management and Partnership Officer for West Africa. In her role, she supports the strengthening of knowledge management in the region, setting priorities and designing knowledge management strategies at the FP/RH technical and partner working groups in West Africa. She also liaises with regional partners and networks. In relation to her experience, Aïssatou worked for more than 10 years as a press journalist, then as an editor-consultant for two years, before joining JSI where she worked on two Agriculture and Nutrition projects, successively as a mass-media officer and then as a Knowledge Management specialist.