Type to search

In-Depth Reading Time: 5 minutes

Une stratégie pour optimiser l’engagement des acteurs de la société civile du Partenariat de Ouagadougou


Depuis sa création, le Partenariat de Ouagadougou (PO) œuvre pour l’amélioration et la promotion de la santé reproductive et l’accès à l’information et aux services de planification familiale dans la sous région Ouest Africaine Francophone. Pour optimiser cette lutte, les Gouvernements, les donateurs du PO, et les partenaires de mise en œuvre locaux et internationaux se sont appuyés sur les organisations de la société civile (OSC) y compris les organisations locales basées dans les neuf pays du PO afin d’identifier les besoins et les priorités en matière de santé reproductive au sein de leurs communautés.

 Photo prise lors de l’atelier de la société civile

10 ans après la création du PO, la société civile demeure mobilisée et reste un maillon important dans l’atteinte des objectifs du PO à travers ses interventions dans les neuf pays de la sous région. Les progrès réalisés au cours de cette décennie dans chacun des pays membres dénotent du rôle crucial que joue la société civile au sein du mouvement du Partenariat de Ouagadougou. Aussi bien les Gouvernements et les bailleurs de fonds sont unanimes sur le fait que la société civile, prise en compte de façon effective et inclusive, peut apporter une contribution importante à la réussite des programmes de SR/PF et à la réalisation de la vision du PO à l’horizon 2030

Sur la base des réalisations faites ces dix dernières années, l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), a lancé en juin 2021, une nouvelle stratégie d’engagement de la société civile fondée sur le leadership, l’autonomisation des organisations de la société civile et la valorisation de leurs  contributions à l’atteinte de l’objectif ambitieux de 13 millions d’utilisatrices de contraceptifs modernes d’ici 2030 dans les 09 pays du PO.

Pour mener à bien cette nouvelle stratégie d’engagement de la société civile, l’UCPO a organisé du 15 au 18 mars 2022 à Dakar au Sénégal, l’Atelier Régional de la Société Civile du Partenariat de Ouagadougou engagée pour la PF. L’objectif de cet atelier était d’élaborer le plan d’action régional 2022-2023 de la nouvelle stratégie d’engagement, d’identifier les partenaires de sa  mise en œuvre et discuter des défis et perspectives des acteurs de la société civile dans l’atteinte des résultats de la nouvelle phase du PO.

Au total quatre vingt participants ont pris part à la rencontre dont quarante cinq représentants de la société civile (Coalitions des OSC, les OSC non membres des coalitions, les leaders religieux), quinze jeunes et quatorze partenaires représentés par Pathfinder International, JHPiego, Knowledge SUCCESS, RAES, Equipop, Breakthrough Action, PAI, MSI, OOAS, et la Banque Mondiale.

Que s’est-il passé durant ces trois jours ?

Ces trois jours ont permis d’aborder les grands axes d’interventions de la société civile et de travailler sur le plan d’action de la nouvelle stratégie. Après une présentation sur : 

  • Des bilans d’activités de la coalition régionale, de l’alliance des leaders religieux et de l’alliance des Jeunes Ambassadeurs ;
  • Du projet de la coalition régionale financé par Amplify Change ;
  • De la stratégie d’engagement de la société civile ;

Un grand focus a été mis sur : 

  • Le rôle des leaders religieux, coutumiers et traditionnels sur les engagements du PO ;
  • L’amélioration de la qualité des services de santé à travers la contribution des partenaires et le rôle des OSC ;
  • La communication et la capitalisation des bonnes pratiques en matière de PF.

Les échanges à l’issue de ces présentations, ont  conforté le fait que la société civile est indispensable pour le suivi et le respect des engagements, la mobilisation de ressources et le renforcement des actions de promotion de la PF compte tenu de son rôle de veille et sa proximité avec les communautés. Pour preuve, des organisations de la société civile du PO réunies en consortium ont pu mobiliser plus de neuf cent millions de FCFA (900 000 000) auprès de Amplify Change  et environ un milliard deux cent million de FCFA ( 1 200 000 000) auprès de l’Agence Française de Développement à travers  le Fondemsan. Pour la directrice de l’UCPO, Marie Ba « la société civile est un démembrement extrêmement important du mouvement du PO, les engagements pris, la proximité auprès des communautés et l’expertise dans leurs domaines lui confère un pouvoir et un contrepoids non négligeable »

Les OSC sont garantes du plaidoyer pour l’équité des services et doivent participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de santé. Leur rôle de veille se manifeste aussi pour assurer la transmission d’informations complètes par les prestataires de santé pour une approche compréhensive des jeunes et adultes qui désirent adopter une méthode contraceptive. 

Selon Mohamed Sangaré, conseiller régional CSC à Breakthrough Action « La société civile, particulièrement les leaders religieux ont un rôle crucial à jouer pour la relance des services de santé de la reproduction dans ce contexte de crise multidimensionnelle ». 

Les OSC n’ont pas manqué de partager  les bonnes pratiques dans les pays du PO avec un accent spécifique sur l’importance des leçons apprises et les défis majeurs au cours de ces années.

Source: Présentation bilan Coalition des OSC. Cliquez ici pour une version accessible

On note que malgré les grandes avancées, il y a d’importants défis à relever tant dans la coordination des activités au niveau régional que dans la documentation des bonnes pratiques. Aissatou Thioye, responsable de la GC et des partenariats du projet Knowledge SUCCESS pour l’Afrique de l’Ouest affirme :« La société civile doit apprendre à documenter et partager ses efforts, ses succès mais aussi ses échecs afin d’apprendre des leçons ».

Pour surmonter les défis et promouvoir une inclusion, la  directeur des programmes du RAES, Mody N’diaye, estime que « Si nous voulons que nos coalitions soient fortes, il est important de s’ouvrir à toutes les couches de la société civile en prônant l’inclusion et la diversité des parties prenantes… ».

Des discussions, il a été retenu toute l’importance d’avoir une stratégie de communication pour le changement de comportement, la connaissance du cadre social afin d’adapter le message aux cibles, l’importance de la documentation pour la mise à échelle des bonnes pratiques et surtout l’implication et l’engagement des hommes dans l’atteinte des nouveaux objectifs du PO.

Source: Présentation bilan Coalition des OSC. Cliquez ici pour une version accessible

Notre plan d’action pour 2022-2023 pour la société civile

L’atelier a  permis de déboucher sur un plan d’action représentatif de la société civile, axé sur cinq axes d’interventions prioritaires (voir figure ci-dessous). La Coordinatrice de la société Civile du PO, Thiaba Sembene rappelle que :

« l’élaboration de la stratégie d’engagement de la société civile a  été  faite de manière inclusive avec toutes les parties prenantes : ONG, les jeunes, les leaders religieux et coutumiers, les partenaires de mise en oeuvre, les journalistes, les gouvernements et les bailleurs». 

Par ailleurs, elle insiste sur l’implication de tous pour la mise en œuvre de ladite stratégie.

Source: Présentation bilan Coalition des OSC. Cliquez ici pour une version accessible

Quel est le rôle des parties prenantes dans la mise en œuvre du plan d’action ?

Le PO estime que les OSC dans chaque pays doivent aider à orienter l’attention du gouvernement, à collecter des ressources et à défendre les besoins importants des populations. Par conséquent, ce plan d’action sera mis en œuvre en étroite collaboration avec la société civile intervenant dans le domaine de la santé et celle qui travaille dans les secteurs connexes tels que l’éducation, le genre, l’autonomisation économique ou les changements climatiques, les jeunes, les religieux et  les ONG internationales, pour atteindre les objectifs du PO en matière de PF. Pour chaque pays du PO, il ne s’agira pas de dupliquer les mêmes activités du plan mais de mettre en œuvre des actions concrètes qui rentrent en droite ligne avec leurs priorités. En ce sens, nous rappelons la nécessité d’intégrer de nouvelles thématiques connexes à la PF, de capitaliser les efforts des acteurs et des partenaires dans un souci d’efficience et de coordination des actions; et appelons les bailleurs de fonds à s’aligner à cette stratégie et appuyer sa mise en œuvre.

Oury Kamissoko

Youth Lead, UCPO

Diplômé d'un Master en Suivi Évaluation et Gestion de projet, Oury Kamissoko est une grande passionnée des droits en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes, Féministe et ardente défenseure des Droits des filles et des femmes. Elle s’est engagée très tôt dans le militantisme et capitalise à ce jour plus de 5ans d’expérience avec les organisations et mouvements de jeunes travaillant dans le domaine de la santé de la reproduction et de l’autonomisation des femmes. Son engagement et sa détermination lui valent de représenter le Sous-Comité Dissémination au sein du Think Tank Jeunes du Partenariat de Ouagadougou et d’occuper divers postes de responsabilités tels que la Vice-présidence du Réseau des Jeunes Ambassadeurs pour la Santé de la Reproduction et la Planification Familiale au Mali, Chargée d’intervention sociale de la Ligue Malienne des droits des Femmes, et de travailler comme Consultante Technique Régionale sur la campagne « Merci Mon Héros » dont le but est de briser les tabous autour des sujets liés à la SR/PF et favoriser le dialogue entre les parents et les enfants. Elle a aussi eu à travailler comme Consultante auprès du Centre Européen de Gestion des Politiques de Développement, avec l’Ambassade de France au Mali, le Mécanisme de financement mondiale, Equipop et UNFPA. Motivée et Dynamique, elle vient de rejoindre l’équipe de l’UCPO en tant que Youth Lead.

Thiaba Sembene

Coordinatrice Société Civile, OPCU

Thiaba Sembene est coordinatrice de la société civile au sein de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou. Elle a une grande expérience dans le domaine du plaidoyer pour le financement de la santé et le renforcement organisationnel des OSC de femmes et de jeunes. Elle a occupé la fonction de Chargée de Programme dans un Réseau d’ONG de défense des droits des femmes. Militante engagée pour l’égalité de droits Femme- homme, elle a participé à plusieurs études sur le genre et le changement social.