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Dans le paysage en évolution de la santé reproductive et de la planification familiale au Sénégal, l’intégration des pratiques d’auto-soins émerge comme une stratégie pivotale. Aissatou Thioye, une contributrice clé à cette initiative transformative, met en lumière l’importance des méthodes d’auto-soins pour les femmes et les familles au Sénégal. Des méthodes de planification familiale à la résolution des lacunes dans le secteur de la santé, Aissatou souligne le rôle significatif que joue l’auto-soin dans la réalisation des objectifs de santé. Le dialogue ultérieur avec Ida Rose Ndione explore l’intersection de la gestion des connaissances avec les lignes directrices d’auto-soins, illustrant comment le partage intentionnel de connaissances devient une pierre angulaire du succès de cette approche novatrice.
Aissatou Thioye: L’autosoin garantit l’amélioration de la couverture et de l’accès aux soins de santé de façon générale. Recourir aux pratiques d’autosoins devient importante pour les femmes quand on sait qu’elles intègrent aussi la volonté dans la prévention, l’information et l’utilisation des opportunités offertes. Une bonne éducation sanitaire des femmes et des jeunes filles est importante. Il y a aussi l’utilisation de méthodes de planification familiale comme les préservatifs féminins et masculins, les méthodes de PF naturelles, la prise de contraceptifs oraux, l’auto injection de contraceptifs et l’auto administration de l’Anneau Vaginal à Progestérone (AVP) (intervention en phase de mise à l’échelle). Ces initiatives au niveau personnel, encadrées par le personnel sanitaire, vont permettre d’améliorer l’atteinte des objectifs de la PF au Sénégal mais aussi, de combler d’une certaine manière ces manquements liés aux gaps dans le secteur de la santé et qui ont été cités précédemment. Et enfin, un point spécifique aux jeunes et qu’ils aiment rappeler, c’est cette possibilité qu’ils ont de répondre à leurs besoins fondamentaux de santé reproductive à un coût réduit et sans préjugés.
Aissatou Thioye: Le taux de Prévalence Contraceptive (TPC) qui a doublé de 2012 à 2020, passant de 12% à 26,5% avec une diminution du taux de Besoins Non Satisfaits (BNS) en Planification familiale de 29,4% à 21,7%. Malgré cette tendance évolutive, les objectifs ne sont pas atteints et, comme indiqué dans le guide national de l’autosoin du Sénégal, pour divers secteurs de santé, les gaps seraient liés à des défis importants qui sont, entre autres, l’insuffisance et la répartition inéquitable du personnel qualifié, le défaut d’intégration des services, le non-respect du continuum de soins, et l’inaccessibilité financière et/ou géographique aux services de santé dans certaines zones ou conditions.
Aissatou Thioye: Comme mentionné dans le guide national de l’autosoin du Sénégal, le succès de la stratégie d’autosoin repose majoritairement sur la capacité des prestataires de soins à transférer des compétences, à encadrer et suivre les usagers, mais aussi sur l’habileté de ces derniers à s’auto prendre en charge conformément aux directives. Il est donc important d’initier une approche basée sur la littératie en santé. Ce qui sera confortée par un bon système de gestion des connaissances. Ce, quand on sait que la gestion des connaissances est une approche intentionnelle et systématique permettant aux individus de collecter des connaissances et des informations, de les organiser, de les mettre en relation avec d’autres et de les rendre plus faciles à utiliser.
Ce qui entre en droite ligne des opportunités qu’offre la gestion des connaissances qui est une approche systématique et intentionnelle qui appuie les projets et programmes, à collecter des informations et connaissances, à les organiser, à les connecter à d’autres et à les rendre plus accessibles et plus faciles à utiliser. A l’image de toute initiative de santé génésique, nous sommes à une ère où la gestion des connaissances formelle et intentionnelle est primordiale, j’insiste parce que l’intention est importante. A travers la gestion des connaissances, nous facilitons l’apprentissage mutuel dans le cadre du groupe des pionniers de l’autosoin du Sénégal et au delà, avec les pairs dans d’autres pays, produisons du contenu pour partager des connaissances, notamment à travers des blog posts, facilitons l’accès aux ressources aux différentes parties prenantes, etc. Et, ce qui est intéressant, c’est qu’au Sénégal, le groupe nourrit déjà cette culture de gestion des connaissances.
Ida Rose Ndione: Le groupe des pionniers de l’autosoin du Sénégal est coordonné par PATH, en collaboration avec le ministère de la Santé, précisément la direction générale de la santé et la direction de la santé de la mère-enfant. Dans ce groupe, nous avons le plaisir de compter plusieurs partenaires dont PRB et Knowledge SUCCESS qui ont beaucoup collaboré, il y a SOLTHIS, Acdev, ANJSR/PF des organisations de jeunes, le réseau siggil jigeen, plusieurs organisations de la société civile, des associations de professionnels de la santé, etc. Cette mobilisation autour d’un essentiel sanitaire au profit de nos communautés fait appel, évidemment à la collaboration. C’est l’un des soubassement de la gestion des connaissances. Ainsi, à travers des présentations sur la gestion des connaissances pour une meilleure compréhension de cette dernière et des propositions concrètes sur l’impact que pourrait avoir la gestion des connaissances dans les priorités d’entame de ce groupe, Knowledge SUCCESS a offert son appui. Ceci renforçait cette collaboration initiale avec la DSME, avec PRB, les partenaires jeunes, etc. Au regard de l’importance de documenter les expériences en termes d’autosoin au Sénégal, de partage d’expériences, d’apprendre des autres et de s’appuyer sur les bonnes pratiques pour aller de l’avant, d’avoir une bonne source documentaire et centralisée accessible à tous les membres du groupe, etc. Knowledge SUCCESS a travaillé avec PATH et PRB pour la création d’une bibliothèque virtuelle interne aux membres du groupe, co-organisé un atelier d’apprentissage pour l’élaboration d’un plan d’apprentissage, co-produit avec PATH un blogpost sur l’avancement de l’autosoin au Sénégal à l’issue de la finalisation du guide, participé au processus d’élaboration du guide national de l’autosoin dans lequel, avec JSI nous avons fourni le langage technique pour intégrer une composante apprentissage et gestion des connaissances, organisé un peer assist entre le Sénégal et le Nigéria et piloté un recap de cette activité par les participants, etc.
Ida Rose Ndione: Oui, comme j’ai dit plutôt, nous sommes tous déjà conscients de l’importance de gérer les connaissances pour un avancement sûr de l’autoisoin du Sénégal. Et ce qui est bien, ce groupe a initié depuis le début des réunions mensuelles tournantes, d’une organisation membre du groupe à une autre pour avoir le lead et partager des informations pertinentes à tous les membres, en virtuel ou en présentiel. Ce partage d’informations en continu, en 1h de temps, sous un format facile, c’est important. Tout le monde a l’opportunité d’être au même niveau d’informations, sur ce qui se passe dans notre pays, nos organisations et au-delà sur l’autosoin, de lancer des réflexions qui peuvent participer à faire avancer l’autosoin au Sénégal. Cette manière de faire permet à chaque organisation de se sentir impliquée et de montrer sa contribution sur l’autosoin.
Ida Rose Ndione: Au niveau du Sénégal, c’est une composante déjà systématisée que nous renforcerons avec l’implication de tous les acteurs. Nous allons continuer à veiller à appliquer les outils et techniques de gestion des connaissances à nos différentes activités. Ce que nous faisons est bâtie sur la base d’une collaboration, d’un apprentissage mutuel et continu, d’un networking. Donc, la gestion des connaissances va au- delà d’un groupe mais, prise en compte même par des parties prenantes désireuses d’en appliquer les approches.
Ensuite, nous allons nous connecter davantage aux champions de l’autosoin au niveau régional et mondial, en mettant à disposition nos ressources, en organisant des activités de partage, d’apprentissage, etc.
En explorant les domaines de la gestion des connaissances, il devient évident que son application délibérée renforce l’efficacité des stratégies d’auto-soins. La collaboration entre le Sénégal et Knowledge SUCCESS dans l’intégration de la gestion des connaissances dans les lignes directrices d’auto-soins souligne l’engagement collectif à faire progresser la santé reproductive. L’impact est déjà tangible, avec une culture croissante de partage d’informations et d’apprentissage mutuel parmi les pionniers des auto-soins au Sénégal. En regardant vers l’avenir, l’intégration systématique de la gestion des connaissances continuera de se renforcer, non seulement au sein du Sénégal mais aussi dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest. Le parcours vers des champions de l’auto-soin et une collaboration renforcée promet un avenir où la connaissance devient un outil puissant pour façonner le paysage de la santé reproductive.