Tapez pour rechercher

En profondeur Temps de lecture: 11 minutes

Repenser l'audit social dans le projet Jeunes en Vigie

Les approches féministes comme paradigme pour un système de santé plus responsable et équitable


Photo de famille d'un atelier de formation aux médias organisé en octobre 2021 pour les auditrices des districts de Tenkodogo et Koupéla, dans la région du Centre-Est du Burkina Faso / Crédit photo : SOS JD

Garantir l'équité dans l'accès à la santé sexuelle et reproductive (SSR), renforcer les partenariats nouveaux et existants, et favoriser la résilience et l'innovation dans les systèmes de santé est essentielle pour étendre l'accès complet à la SSR et répondre aux divers besoins de la population. Pour aider les projets de RSS à atteindre ces objectifs, le projet SUCCÈS des connaissances, en collaboration avec le réseau OMS/IBP, présente une série de trois récits de mise en œuvre de programmes qui mettent en avant des responsables de la mise en œuvre qui ont réussi à surmonter ces complexités pour obtenir des résultats percutants. Ce reportage sur le programme Jeunes en Vigie est l'un des trois récits de mise en œuvre sélectionnés pour la série 2024, les deux autres étant accessibles via le lien fourni ici.

Pour lire cet article en français, Cliquez ici.

Contexte du programme

L'audit social est un processus qui permet aux communautés d'évaluer et de contrôler la prestation des services publics, en garantissant la transparence, la responsabilité et la réactivité des prestataires de services. Dans le contexte de la santé, l'audit social implique l'évaluation systématique des services de santé par les personnes qui les utilisent et l'identification des lacunes, des meilleures pratiques et des défis en matière de soins afin de plaider en faveur d' améliorations. Le programme Jeunes en Vigie est une initiative pionnière qui incarne une approche féministe de l'audit social dans les services de santé et de droits sexuels et reproductifs (SRHR). Ce programme permet aux jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans de mener des audits sociaux par le biais d'enquêtes sur le terrain et d'entretiens avec leurs couples, les engagés ainsi activement dans leurs communautés.

Mis en œuvre dans quatre districts du Burkina Faso (Koudougou, Réo, Koupéla et Tenkodogo) et deux districts du Sénégal (Matam et Mbour), le programme Jeunes en Vigie est géré par un consortium d'organisations, Le programme Jeunes en Vigie est géré par un consortium d'organisations, dirigé par Équipop en collaboration avec le Conseil Burkinabé des Organisations de Développement Communautaire (BURCASO ) et SOS Jeunesses et Défis (SOS/JD ) au Burkina Faso, ainsi que l'ONG RAES et Jeunesse et Développement (JED ) au Sénégal. Le projet a été financé par L'Initiative, un mécanisme français qui collabore avec le Fonds mondial pour accélérer la lutte contre les grandes pandémies, notamment le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.

The Jeunes en Vigie group photo in front of project banner

Photo de famille lors d'un atelier de formation aux médias pour les auditrices à Tenkodogo, région du Centre-Est, Burkina Faso, en octobre 2021. Crédit photo : SOS JD

Les jeunes filles et les femmes de ces régions sont confrontées à d'importants défis en matière de santé sexuelle et reproductive. Au Burkina Faso et au Sénégal, 75 % des infections par le VIH chez les jeunes concernent des filles. En outre, à l'âge de 19 ans, 57 % des femmes au Burkina Faso et 34 % au Sénégal ont déjà eu un enfant, ce qui limite souvent leur capacité à poursuivre des études supérieures et leur développement professionnel. Ces chiffres soulignent le besoin urgent d'interventions ciblées qui répondent aux besoins spécifiques de cette population vulnérable. Malgré ces défis, les systèmes et programmes de soins de santé dans ces régions ne réussissent souvent pas à répondre aux besoins des jeunes femmes et des filles en raison d'attitudes discriminatoires de la part des prestataires, du manque d'investissement dans des services adaptés. aux jeunes et d'autres obstacles systémiques. Il en résulte un écart important dans la disponibilité et l'accessibilité des services SDSR de qualité pour les jeunes femmes.

Le programme Jeunes en Vigie vise à combler ces lacunes en intégrant une perspective féministe et des droits de l'homme dans ses audits sociaux. Bien que les programmes précédents n'étaient souvent pas abordés de manière adéquate les questions de santé des filles en les principalement comme des « bénéficiaires » ou des « utilisatrices » plutôt que comme des « citoyennes engagées » ou des « femmes autonomes », le programme Jeunes en Vigie cherche à changer ce récit en reconnaissant ces jeunes femmes comme des actrices centrales dans la défense de leurs droits en matière de santé. En s'engageant directement auprès des jeunes femmes de ces communautés et en les formant en tant qu'auditrices sociales, le programme renforce leur capacité à évaluer l'accessibilité et la qualité de leurs services de santé, en leur donnant la possibilité d'exprimer. leurs besoins et leurs expériences.

Sur la voie de la couverture sanitaire universelle (CSU)

Le programme Jeunes en Vigie intègre les droits sexuels et reproductifs dans les services de santé, en se concentrant sur les besoins spécifiques des filles et des jeunes femmes. En favorisant des espaces de dialogue sûrs, en donnant aux jeunes filles les moyens de mener des audits sociaux des services de santé locaux et en plaidant pour des soins tenant compte des spécificités de chaque sexe, le projet renforce les systèmes de santé au Burkina Faso et au Sénégal. Ces efforts ne portent pas seulement sur des questions de santé essentielles telles que la planification familiale, le VIH, la tuberculose et le paludisme, mais ils améliorent également la réactivité des systèmes de soins de santé aux besoins des jeunes, faisant ainsi progresser la couverture sanitaire. universelle pour cette population vulnérable.

Connaître le modèle du programme : Jeunes en Vigie

De 2020 à 2024, le programme Jeunes en Vigie a formé et soutenu 90 jeunes auditeurs dans six districts du Burkina Faso (Koudougou, Réo, Tenkodogo, Koupéla) et du Sénégal (Mbour, Matam). Ces auditeurs ont été dotés de connaissances et d'outils en matière de santé sexuelle et reproductive, de communication avec les médias et de techniques d'audit social pour évaluer les services de santé liés à la santé sexuelle et reproductive, au VIH, à la et au paludisme – les problèmes de santé les plus urgents dans leurs communautés.

De mai à juillet 2022, les jeunes auditeurs, avec le soutien des organisations du consortium, ont mené des audits sociaux pour évaluer l'accès des adolescents et des jeunes aux services de planification familiale et de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu'aux soins. pour le VIH, la tuberculose et le paludisme. Ce processus axé sur la communauté visait à mettre en évidence les besoins réels des jeunes et à plaider en faveur d'une meilleure qualité et d'une meilleure accessibilité des services.

People sitting at two long tables with white tablecloth

Restitution des travaux de groupe lors de la formation des auditeurs en média training d'octobre 2021 dans la région du Centre-Est, au Burkina Faso. Crédit photo : SOS JD

Principes de l'intervention

Renforcement des capacités des jeunes

Le programme s'est concentré sur l'amélioration des compétences et des connaissances des jeunes, en leur donnant les moyens d'agir et de participer aux processus politiques. Grâce aux conseils des féministes, des points focaux et des équipes du programme, les jeunes auditeurs ont acquis la confiance et les capacités nécessaires pour mener des audits sociaux et défendre les intérêts de leurs communautés.

Engagement communautaire

Les auditeurs ont activement collecté des données sur la disponibilité et l'accessibilité des services de santé, en observant et en documentant les expériences des jeunes et des groupes marginalisés. Ils ont traduit les questionnaires destinés aux jeunes dans les langues locales afin de s'assurer que les enquêtes étaient accessibles et qu'elles prenaient en compte toutes les voix, ont organisé des groupes de discussion avec les jeunes de leur région et ont présenté les résultats. de leur audit aux autorités sanitaires du district, en insistant sur les changements nécessaires pour améliorer la prestation et l'accessibilité des services.

Mobilisation sociale et politique

Le programme a amplifié la voix des jeunes, encourageant l'action collective pour demander des comptes aux autorités. Grâce à des échanges entre prestataires, patients et décideurs, le programme a favorisé le dialogue, la prise de conscience civique et la mise en œuvre de soins plus adaptés aux besoins des jeunes dans les centres de santé.

🔍 La boîte à outils de Jeunes en Vigie : Lignes directrices mondiales en matière de santé sexuelle et reproductive en action

Le programme Jeunes en Vigie a utilisé une approche féministe de la démocratie en matière de soins de santé pour renforcer les capacités des jeunes femmes au Sénégal et au Burkina Faso en les formant à la réalisation d'audits sociaux des services de santé sexuelle et génétique dans leurs communautés. Deux directives principales de l'OMS ont soutenu la mise en œuvre du cadre du programme :

  1. Normes mondiales pour des services de santé de qualité pour les adolescents
  2. Recommandations de l'OMS sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescents

Par exemple, le guide des normes mondiales de l'OMS a joué un rôle essentiel dans les audits sociaux, permettant aux jeunes de demander des comptes aux systèmes, programmes et politiques de santé en les mesurant à l'aune des normes mondiales. Ces lignes directrices de l'OMS ont fourni aux auditeurs un point de référence essentiel pour l'évaluation si ces systèmes répondent efficacement aux besoins spécifiques des jeunes femmes et des filles.

Processus d'audit social

Les audits sociaux ont été réalisés à l'aide de trois outils clés : 

  1. Guide d'entretien pour les jeunes
  2. Guide des groupes de discussion pour les jeunes 
  3. Guide d'entretien pour les autres acteurs de la communauté, tels que les prestataires de soins de santé, les autorités sanitaires et les chefs religieux. 

Ces outils ont permis aux auditeurs de collecter des données, de mener des activités de sensibilisation et de plaider en faveur de l'amélioration des services de santé, en soulignant l'importance de l'accessibilité des jeunes aux services en termes de localisation, d 'horaires et de coût. Au Sénégal, par exemple, les résultats de l'audit ont conduit à des efforts de plaidoyer visant à amener les médecins-chefs de district à s'engager à offrir des services adaptés et accessibles aux jeunes, et le plaidoyer des groupes a finalement abouti à la création et au fonctionnement d'espaces sûrs et confidentiels pour les jeunes dans les établissements de santé locaux.

Suivi et évaluation

Le système de suivi et d'évaluation (S&E) du programme était basé sur une approche axée sur le changement (ACO) adopté par Equipop, qui mettait l'accent sur les évaluations qualitatives. Cette approche impliquait l'utilisation d'ateliers collaborateurs, de réunions de groupe et d'outils tels que le « carnet d'autonomisation », dans lesquels les auditeurs documentaient leurs expériences, leurs défis et leurs apprentissages tout au long du processus. Des fiches de témoignage ont également été utilisées pour recueillir les réactions des prestataires de soins de santé. Ce cadre de suivi et d'évaluation a permis à l'équipe du programme de réfléchir aux progrès réalisés, d'adapter les stratégies et de renforcer les capacités des jeunes auditeurs.

A group of women sitting around a table

Session de travail des auditeurs sénégalais de juin 2021 à Mbour, dans la région de Thiès. Crédit photo : Jeunesse et développement

Aspects uniques de l'audit social

L'approche de l'audit social est particulièrement innovante en ce sens qu'elle a fourni des informations pratiques sur les véritables obstacles à la réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU), en particulier dans les communautés difficiles à atteindre et parmi les jeunes. . En faisant participer les jeunes femmes à ces audits, le programme a veillé à ce qu'elles deviennent des acteurs actifs de leur santé, plaidant en faveur des changements nécessaires pour rendre les services de santé plus accessibles, plus complets et mieux adaptés à leurs besoins. .

La phase préparatoire des audits sociaux comprenait deux sessions de formation pour les auditeurs sur les informations clés sanitaires concernant les SDSR, le VIH, la tuberculose et le paludisme, ainsi que sur les compétences médiatiques. Ces sessions ont jeté les bases d'une mise en œuvre efficace des activités sur le terrain par les auditeurs et ont consolidé leur rôle en tant qu'agents de changement actifs qui s'efforcent de responsabiliser leur système de santé par le biais d'approches participatifs.

Un outil pour une démocratie en santé féministe

Un guide a été élaboré dans le cadre de ce projet, offrant des conseils pratiques et des recommandations concrètes aux organisations ou aux activistes souhaitant s'engager dans une approche de programme féministe similaire afin de renforcer la participation des citoyens à l'évaluation et à la responsabilisation de leur système de santé. Ce guide constitue une ressource précieuse pour la conception, la mise en œuvre et l'évaluation de projets similaires axés sur des principes inclusifs, féministes et démocratiques dans les systèmes de santé et visant à réduire les inégalités en matière de santé.

Impact du programme

«A chaque étape, nous avons renforcé la confiance des participants/jeunes auditeurs.»

Auditeur, Kawané Loreine Matalina, Burkina Faso

L'impact du programme Jeunes en Vigie va au-delà de la santé et se répercute sur le bien-être de la communauté au sens large. Grâce à l'intervention, le programme a non seulement facilité les audits sociaux menés par les jeunes afin d'améliorer les résultats en matière de santé, mais il a également permis aux jeunes d'acquérir des compétences essentielles en matière de collecte de données, de mobilisation sociale et politique et de plaidoyer, notamment en s'engageant auprès des dirigeants communautaires et gouvernementaux de haut niveau. En intégrant une approche féministe de la démocratie en santé, le programme a réussi à repositionner les jeunes au cœur du processus décisionnel en matière de santé. Cette approche holistique a permis des avancées significatives dans plusieurs domaines cruciaux, contribuant à la réussite du programme. Il s'agit notamment de renforcer l'autonomisation individuelle et collective, d'encourager des collaborations plus étroites pour améliorer la prestation des services de santé, de faire progresser les efforts de plaidoyer et de faire évoluer les normes sociales, ainsi que de générer de nouveaux produits de connaissance pour soutenir davantage la santé et le bien-être des jeunes.

Renforcement de la collaboration et de la prestation de services

Le programme a renforcé la collaboration entre les prestataires de soins de santé et les jeunes. Comme le souligne Martine, point focal de Jeunes en Vigie à Mbour, au Sénégal, « lorsque les prestataires font état de leurs lacunes et de leurs erreurs, nous avons l'impression de partir sur de nouvelles bases de confiance et d'écoute ». Le programme a également amélioré la capacité des prestataires de soins de santé à offrir des informations et des soins de qualité aux adolescentes et aux jeunes femmes, en les aidant à aborder et à déconstruire certaines idées fausses sur la santé sexuelle et génétique.

Plaidoyer et normes sociales

Le programme a entraîné des changements dans les normes sociales et les politiques, principalement au niveau local, avec des efforts continus pour étendre le plaidoyer au niveau national. Les activités de mobilisation sociale et politique, y compris la sensibilisation et l'engagement des autorités, nécessiteront un suivi continu des engagements pris, les activistes intégrant les résultats de l'audit social dans leur plaidoyer et leurs revendications politiques pour s'assurer que les Les voix des filles et des femmes sont entendues aux plus hauts niveaux de prise de décision.

Production de connaissances

L'initiative a permis de produire des connaissances et des méthodologies précieuses pour améliorer les services d'aide à la jeunesse, notamment trois produits clés issus du projet : un « cahier d'empouvoirement », un guide sur la démocratie en matière de santé et une vidéo sur le partage d'expériences, ce qui renforce l'impact et la durabilité du programme.

Autonomisation et renforcement des capacités

Le programme a renforcé les capacités des jeunes auditrices en améliorant leurs compétences en matière de communication et de collaboration, ce qui leur a permis de transmettre des informations précises et de qualité aux membres de la communauté et de favoriser un environnement de collaboration au sein de l 'équipe grâce à une écoute active et à un dialogue constructif. En outre, les auditrices ont développé une plus grande confiance en elles et des capacités de leadership, démontrant un sens plus aigu des responsabilités et une motivation soutenue pour défendre le changement, en dépit des pressions sociales. Ces ont été observés lors des différents ateliers « approches orientées changement » organisés tout au long du projet avec les auditrices et les équipes de projet, permettant d'appréhender, à partir de plusieurs outils (fleurs d'empouvoirement, cartographie des rapports de pouvoir, etc.) les « petits pas » de changements réalisés depuis le début du projet. Les auditrices ont donc été mises au cœur du processus de mesure de leurs propres changements. 

Group photo of happy men and women giving peace signs

Photo de famille de l'atelier de formation de la brigade de juillet 2022 à Tenkodogo, région Centre-Est du Burkina Faso. Crédit photo : SOS JD

De plus, il est remarquable de constater que plusieurs auditrices ont pris des initiatives propres en dehors du programme, comme la création d'une association, l'implication dans une campagne de distribution de moustiquaires ou l'organisation d'une conférence sur le genre. . En outre, les participants au programme ont montré une significative de leurs connaissances des services disponibles et des droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Les auditrices formées par le programme ont sensibilisé plusieurs autres membres de leur communauté aux questions de santé sexuelle et reproductive. Les auditrices participant au programme ont joué un rôle actif dans les comités de santé locaux ou ont lancé des projets communautaires liés à la santé générale.

Aborder les obstacles courants : Défis et solutions efficaces

Défis Comment le problème a été résolu
Les adolescentes et les femmes sont confrontées à des obstacles importants en matière de soins de santé en raison de l'inégalité des rapports de force liés à leur âge et à leur sexe.
    Le programme a réagi en ancrant les activités dans un cadre démocratique et féministe, en mettant l'accent sur l'intersectionnalité et l'autonomisation, tout en valorisant le savoir expérientiel des jeunes femmes et en renforçant les valeurs féministes à chaque étape du programme, telles que la tolérance, la bienveillance, l'écoute, la solidarité et la sororité.
Les crises sécuritaires et les troubles politiques au Burkina Faso et au Sénégal, ainsi que les défis posés par la pandémie de COVID-19, ont perturbé l'accès au terrain et entraîné la reprogrammation des activités.
    Le programme s'est adapté en intégrant de la flexibilité dans la planification du projet et en s'appuyant sur le personnel local qui était mieux placé pour naviguer et gérer l'évolution des conditions. En outre, pour surmonter les restrictions liées au COVID-19, le programme a organisé des modules de formation interactifs sur WhatsApp pendant les périodes d'isolement, ce qui a permis de poursuivre de nombreuses activités avec un minimum de perturbations.
Il fallait s'attaquer aux barrières linguistiques pour que le programme de formation soit accessible à toutes les parties, y compris les jeunes filles marginalisées ayant des besoins linguistiques variables, notamment celles qui ont un faible niveau d'alphabétisation.
    Le programme a réagi en adaptant le discours dans les langues locales et en français, ainsi qu'en adaptant certains outils dans un format oral pour les personnes ayant un faible niveau d'alphabétisation, et à coordonner étroitement avec les parties prenantes locales et les autorités. sanitaires pour s'assurer que la formation était efficace et inclusive pour l'ensemble des participants.
Le contexte anti-droit au Sénégal a créé des difficultés dans l'organisation de séances de formation sur le genre et la planification familiale en raison des idées fausses et des résistances locales. Malgré la possibilité théorique pour tous les jeunes d'accéder à la planification familiale, les prestataires manquaient souvent d'informations précises ou avaient des opinions contradictoires.
    Le programme a réagi en tirant parti de l'expertise d'organisations locales familiarisées avec ces questions et ces contraintes. Elles ont adapté le discours pour naviguer dans le contexte anti-droit, en veillant à ce que la formation sur le genre et les cadres juridiques soit efficacement en dépit des difficultés existantes.

Enseignements tirés

Impliquer les jeunes à chaque étape

Il est essentiel que les programmes impliquent réellement les jeunes, en les fournissant au centre de l'action. Cette approche les responsabilise en tant qu'agents du changement et renforce leur rôle à chaque phase du programme.

Adopter une approche holistique et consciente du pouvoir

Pour que les projets de santé communautaire soient efficaces, il est essentiel d'utiliser une approche holistique qui s'attaque à la fois à l'offre et à la demande de soins. Il est tout aussi important de remettre en question et de déconstruire la dynamique du pouvoir entre les prestataires et les jeunes.

Soutenir la participation active et le dialogue

Le maintien de la participation active des jeunes filles et l'encouragement d'un dialogue permanent avec les prestataires et les décideurs sont essentiels au succès et à la durabilité de l'initiative.

Intégrer la pratique réflexive

Il est essentiel que l'organisation s'engage dans un travail de réflexion à chaque étape. Il s'agit d'évaluer en permanence le rôle des jeunes dans le programme et de comprendre les dynamiques de pouvoir qui s'établissent entre elleux, avec les prestataires et avec ceux qui gèrent les projets. L'équipe du programme doit également remettre continuellement en question ses propres pratiques afin de s'assurer que le programme reste adapté et tout équitable au long de sa mise en œuvre.

En réfléchissant à l'impact du programme, l'équipe de Jeunes en Vigie a souligné une leçon cruciale pour les autres organisations de la société civile qui souhaitent mettre en œuvre des initiatives efficaces : « Donner la priorité à une approche participative, intégrée et inclusive qui place les jeunes au centre de toutes les décisions et actions », a déclaré Annick Laurence Koussoubé, chargée de projet à SOS/JD, soulignant le rôle vital de l'engagement des jeunes à chaque phase du programme. Cette stratégie permet non seulement d'assurer l'efficacité des interventions, mais aussi de garantir une durabilité à long terme et un impact positif sur la santé et le bien-être des jeunes. Koussoubé a souligné que « c'est ainsi que nous créons un changement durable ».

Vous souhaitez en savoir plus sur le programme Jeunes en Vigie ?

Visitez le site web d'Equipop ou contactez les membres de l'équipe suivante pour plus d'informations : sarah.memmi@equipop.orgjeanne.fournier@equipop.orgstevie.yameogo@equipop.org.

Sarah Memmi

Conseillère technique Santé et droits sexuels et reproductifs, Equipop

Sarah Memmi est titulaire d’un doctorat en sociodémographie et a étudié les relations de genre, l’intersection entre la violence intrafamiliale et politique et les comportements reproductifs, dans une perspective intersectionnelle dans les Territoires palestiniens occupés. Elle travaille actuellement pour Equipop en tant que conseillère technique en santé et droits sexuels et reproductifs, où elle s’engage à promouvoir le dialogue entre les milieux universitaires et militants.

Jeanne Fournier

Chargée d'innovation et d'accompagnement, Equipop

Jeanne Fournier est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de HEC Montréal et d’une maîtrise spécialisée en développement international et gestion de projets de l’Université d’East London. Jeanne travaille chez Equipop depuis 2018, en tant que chargée d’innovation et d’accompagnement. Dans le cadre de son travail, elle encadre des consortiums d’OSC locales dans la mise en œuvre de projets et leur apporte un soutien technique en gestion de projet, en suivi-évaluation et en capitalisation. Elle travaille également sur la participation effective des femmes et des jeunes aux instances décisionnelles au niveau communautaire dans un projet au Sénégal.

Dominique Pobel

Responsable Programme et Développement, Equipop

Dominique Pobel est diplômée du Centre d’études et de recherche sur le développement international (CERDI). Plus de 20 ans d’expérience en coordination de programmes chez Equipop lui ont permis de développer une expertise approfondie en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs dans une perspective de genre. Son travail lui donne l’occasion de mener des études externes et de contribuer à des articles scientifiques.

Stevie Reine Yameogo

Chargée d'innovation et de renforcement des capacités, Equipop

Stevie Reine Yameogo est en charge de l’innovation et de l’accompagnement chez Equipop. Sociologue de formation, Stevie Reine est une jeune militante féministe burkinabè engagée depuis plus de 12 ans dans des initiatives en faveur du développement durable, de l’autonomisation des femmes et des filles, de la santé, des droits sexuels et reproductifs et de l’égalité des sexes.

Kawane Loreine Matalina

Auditeur dans le district de Koudougou, Burkina Faso, BURCASO

Kawane Loreine Matalina est une jeune ingénieure informatique spécialisée en programmation. Passionnée par le secteur humanitaire, elle a débuté sa carrière en 2015 au sein de l’Association Burkinabè pour le Bien-Être de la Famille (ABBEF) en tant qu’éducatrice pour les pairs, et en tant qu’animatrice sociale auprès du Réseau Africain de la Jeunesse pour la Santé et du RAJS. Kawane Loreine Matalina est également membre fondatrice et présidente de l’association Jeunesse Amazone, qui œuvre dans les domaines de la santé sexuelle, de l’éducation, de la protection de l’enfance et de l’environnement, de la prévention des violences basées sur le genre et de l’entreprenariat féminin.

Annick Laurence Koussoube

Chargée de projet, SOS Jeunesses et Défis (SOS/JD)

Annick Laurence Koussoube est une féministe engagée et militante spécialisée dans la communication pour faire entendre sa voix, ainsi que celles d’autres femmes et personnes marginalisées par la société. Elle travaille actuellement comme chargée de projet pour SOS Jeunesse et Défis au Burkina, une organisation de jeunesse spécialisée dans la promotion et la protection des droits sexuels et reproductifs des adolescent(e)s, des jeunes et des femmes. Elle est également impliquée en tant que présidente du mouvement citoyen féministe (FEMIN-IN), et en tant que membre de Sahel Activiste, qui lutte contre toutes les formes d’inégalités dans la région du Sahel. Annick Laurence saisit toutes les occasions (y compris sur les réseaux sociaux) pour encourager le dialogue sur les questions féministes, et ainsi prendre le pouvoir et l’utiliser pour lutter contre toutes les formes d’inégalités.

Nandita Thatté

Responsable du réseau IBP, Organisation mondiale de la santé

Nandita Thatte dirige le réseau IBP hébergé à l'Organisation mondiale de la santé au sein du Département de la santé et de la recherche sexuelles et reproductives. Son portefeuille actuel comprend l'institutionnalisation du rôle de l'IBP pour soutenir la diffusion et l'utilisation d'interventions et de lignes directrices fondées sur des données probantes, pour renforcer les liens entre les partenaires de terrain de l'IBP et les chercheurs de l'OMS afin d'informer les programmes de recherche sur la mise en œuvre et de favoriser la collaboration entre les plus de 80 membres de l'IBP. organisations. Avant de rejoindre l'OMS, Nandita était conseillère principale au Bureau de la population et de la santé reproductive de l'USAID, où elle a conçu, géré et évalué des programmes en Afrique de l'Ouest, en Haïti et au Mozambique. Nandita est titulaire d'un MPH de la Johns Hopkins School of Public Health et d'un DrPH en prévention et santé communautaire de la George Washington University School of Public Health.