Collaborer pour répondre au besoin non satisfait de planification familiale
La collaboration et les partenariats sont la clé pour aborder la planification familiale dans le cadre plus large de la CSU. Par exemple, FP2020 est un partenariat qui exploite le potentiel des donateurs, des agences des Nations Unies, des ONG, des gouvernements, de la société civile et des défenseurs - y compris les jeunes - aux niveaux mondial et national. L'Indonésie, par exemple, a alloué $458 millions en 2019 à la planification familiale, soit une augmentation de 80% par rapport à 2017, grâce à la collaboration encouragée par FP2020. L'Indonésie a également inclus la planification familiale dans son programme national de santé sous la forme de services post-partum et après avortement, et a engagé le secteur privé à travailler en tandem avec ses efforts.
Il convient de noter que « travailler avec le secteur privé » peut avoir différentes significations selon les contextes et les pays. Il peut s'agir de praticiens privés qui fournissent des services de planification familiale dans un cas, ou d'usines de confection où travaillent des femmes et des filles, ou même d'organisations philanthropiques privées. Il est essentiel de déterminer exactement à quoi le secteur privé fait référence dans la conception des interventions. Quelle que soit la définition, Igharo estime que "l'évolutivité et la durabilité de la CSU dépendent du succès avec lequel nous réussissons à embarquer les prestataires de services du secteur privé". La collaboration est vitale. Par exemple, étant donné que de nombreux pays dépendent davantage des praticiens privés et des pharmacies pour la fourniture de services de planification familiale, il est essentiel de s'assurer qu'ils font partie de la CSU.
La Mécanisme de financement mondial (GFF), un autre exemple de partenariat mondial réussi, établit une relation de travail avec les ministères des finances au niveau national pour mobiliser les ressources nationales afin de cofinancer les dossiers d'investissement. Au Cameroun, le dossier d'investissement est centré sur l'amélioration de l'efficacité de l'allocation et sur la garantie d'une répartition équitable des ressources. La redistribution des ressources avec le soutien catalytique du GFF a fait en sorte que la part du Cameroun dans le budget national de la santé pour les soins primaires et secondaires est passée de 8% du budget de la santé 2017 à près de 27% en 2019. Ces ressources ont été allouées aux populations les plus mal desservies.
Patrick Mugirwa, responsable de programme, Partenaires en population et développement (Bureau régional pour l'Afrique), affirme que le financement de la planification familiale a récemment gagné en popularité. Cela s'est produit lorsque les pays ont élaboré leurs plans de mise en œuvre chiffrés (PIC) pour la planification familiale comme voie vers la réalisation de leurs engagements FP2020. Cette fondation met à disposition un package financier prêt à l'emploi à inclure dans leurs feuilles de route pour la CSU. Le Dr Nsubuga y voit une opportunité de « véritable intégration ». Elle pense que les programmes de planification familiale sont depuis trop longtemps des projets et des programmes financés par des donateurs. La CSU appelle le gouvernement à faire preuve de leadership dans la réalisation des promesses de soins de santé faites aux citoyens et aux résidents, et il est temps que le financement de la planification familiale fasse partie intégrante des feuilles de route de la CSU.
Les agences apprécient de plus en plus la valeur des partenariats et montrent une plus grande conscience de travailler ensemble pour atteindre la CSU. Le récemment annoncé Plan d'action mondial pour une vie saine et le bien-être de tous rassemble 12 agences multilatérales de santé, de développement et humanitaires qui gèrent un tiers de l'aide mondiale au développement pour la santé. Le plan est un partenariat formidable qui peut réduire les inefficacités dans le soutien aux pays.