Après la première cohorte d’Afrique de l’Ouest francophone et des Caraïbes lancée en 2021 sur “l’engagement significatif des jeunes”, nous avons eu la deuxième cohorte au mois de juillet 2022. Une cohorte qui a vu la participation de 24 professionnels de la PF/SR, notamment des techniciens de programmes, des agents de ministère de la Santé, des guides religieux et des jeunes engagés pour la PF/SR, des 9 pays du Partenariat de Ouagadougou (Niger, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mauritanie, Togo, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée). Pendant 1 mois, sur une périodicité hebdomadaire, nous nous sommes penchés sur “l’utilisation de dialogues communautaires pour aborder les normes sociales et améliorer la PF/SR”. Le lancement de cette deuxième cohorte a été principalement porté par des partenaires, dont l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), Pathfinder International et Breakthrough Action, avec qui nous avons travaillé pour identifier un thème prioritaire dans l’espace du PO. Un portage orienté qui vise la durabilité de l’activité par et pour les partenaires dans le cadre du PO.
LA THÉMATIQUE
Le dialogue communautaire (DC) est un des processus participatifs et interactifs qui peut engendrer de façon endogène et durable un changement des comportements, des pratiques et de normes sociales. La participation, l’interaction et l’inclusivité proviennent du fait de réunir différentes parties prenantes homogènes ou hétérogènes d’une communauté. Il peut s’agir de personnes de différentes générations, d’hommes, de femmes, de prestataires et d’utilisateurs de service de santé pour dialoguer afin de mieux se comprendre les uns les autres, de diagnostiquer les difficultés/obstacles auxquels ils sont confrontés, dans le but de d’en surmonter, de trouver ensemble des solutions consensuelles. Bien qu’étant de la même communauté, les problèmes liés à la santé reproductive comme bien d’autres problèmes de santé publique, montrent des perspectives différentes, des niveaux d’acceptabilité différents sur des valeurs sociales qui sont pas non assez homogène. Au final, apporter un changement social, une transformation sociale, c’est mettre en symphonie ces valeurs et différences sociales individualisées dans un processus de développement endogène de solutions. Le DC se pratique traditionnellement dans les communautés africaines sous différentes appellations mais son application dans la santé publique a une structuration technique dont l’observance conditionne sa réussite. De ce point vue, les programmes mettent souvent en œuvre les interventions de DC dans le cadre d’un ensemble d’interventions ayant pour vocation d’influer à la fois sur les personnes, les milieux familiaux et/ou les groupes affinitaires et, in fine, les communautés. Le DC doit être rattaché à d’autres approches relatives à la modification des conditions sociales et des comportements (par exemple, campagnes médiatiques, communication interpersonnelle ou activités de conseil) et/ou associés à des investissements visant à un accroissement de l’impact des résultats des programmes de santé. Ainsi, le DC doit s’interfacer avec une théorie de changement de comportement basée elle-même sur les données et c’est qui détermine le type spécifique de méthodologie à adopter en fonction de chaque communauté donc de chaque dialogue communautaire. Si l’on considère que depuis des décennies il y a l’utilisation massive du dialogue communautaire dans les pays du PO alors on pourrait se demander si les résultats ne sont pas aussi impactants et massifs sur les normes sociales comme dans la mise œuvre? Cela constitue l’essence même de ce learning circle qui avec des acteurs de terrains tentera de comprendre qu’est qui se fait, qu’est -ce qui donne de bons résultats et que pourrait-’il fait faire améliorer le processus de DC pour avoir des interventions davantage impactant sur les normes sociales non favorables à la santé reproductive des communautés.